Les réserves de biosphère de Bosawás et Indio Maíz, au Nicaragua, abritent les plus grandes forêts du continent, après l’Amazonie. Protégées depuis des générations par les populations autochtones, elles sont aujourd’hui menacées si le gouvernement obtient, d’ici au 13 novembre, des fonds pour un projet "climat" qui n’en a que le nom.
De nombreuses forêts encore le Nicaragua, surtout à Bosawás et Indio Maíz, deux réserves de biosphère de l’UNESCO à la diversité biologique unique, avec ses jaguars et pumas. Ces réserves, en partie reconnues comme territoire autochtone, sont exploitées selon l’alliance APIAN.
Par son inaction, le gouvernement du Nicaragua a entraîné, voire encouragé, l’expansion de l’exploitation forestière illégale, l’extraction d’or et l’élevage. Des violations des droits de l’homme sont signalées, dont le meurtre d’au moins 10 personnes. Des implantations illégales constituent par ailleurs une autre cause majeure de déforestation sur la côte caraïbe du pays.
Aujourd’hui, le gouvernement sollicite de l’argent du Fonds vert pour le climat, par l’intermédiaire de la BCIE, pour un projet REDD dans les réserves.
Le projet proposé ne prends malheureusement pas en compte les causes réelles de la déforestation et est voué à l’échec. Pire, celui-ci pourrait accorder l’impunité aux colonies illégales et encourager davantage les activités qui ont déclenché ou qui alimentent les conflits fonciers existants. Il faut empêcher cela.
Le programme REDD a été créé afin « d’investir pour la conservation des forêts ». Ce modèle fait l’objet de nombreuses critiques car il considère la forêt comme une marchandise. Le cas présent montre comment le REDD, au lieu de protéger, met en danger les forêts ainsi que leurs habitants, leurs moyens de subsistance et leurs droits sur leurs terres ancestrales.
Entre le 9 et 13 novembre, le Fonds vert pour le climat se prononcera sur la requête du Nicaragua. Les organisations indigènes et les environnementales du Nicaragua exigent son rejet.