Au sud-ouest du Cameroun, au sud de la ville côtière de Kribi, au cœur du pays bagyéli, les campements bagyéli et les villages bantou sont pris en tenaille entre le nouveau port de Kribi, le parc national de Campo Ma'an et les plantations de palmiers à huile et d’hévéas.
Ils ne restent à ces populations que des lambeaux de terre et de forêt où il est de plus en plus difficile de vivre voire de survivre.
Les sanctuaires des éléphants ont été détruits par l’avancée des cultures industrielles et les éléphants n’ont d’autres choix que d’aller chercher leur nourriture dans les champs des Bantou et des Bagyéli.
Les dégâts sont importants et en quelques passages un groupe d’éléphants réduit à néant des mois d’effort.
Des solutions existent, et la plus simple serait de stopper les plantations et de reboiser afin que les éléphants retrouvent leurs zones de vie, mais c’est difficilement envisageable à court terme.
Objectifs : Les populations ont recours à des solutions endogènes afin de stopper les éléphants aux limites des cultures, notamment en plaçant des ruches tout autour des espaces cultivés (les éléphants ont peur des abeilles qui s’introduisent dans leurs oreilles et leurs trompes !
Autre solution expérimentée avec quelques succès, les bombes à piment : des pièges remplis de poudre de piment sec dégagent un nuage de piment au passage des éléphants, qui effrayés et incommodés, rebroussent chemin.
Nous avons, avec notre partenaire l’APED (Appui pour la protection de l'environnement et le développement), basé à Kribi, envisagé un soutien à ces villages et campements qui prendrait la forme d’une aide à la fabrication de ruches (20 à 30 euros la ruche) et à la confection des bombes à piment.
Des expérimentations ont déjà eu lieu sur le terrain, les résultats sont là, il faut juste des moyens supplémentaires.
Grâce au soutien d'ICRA Belgique et de Travel Sensations, nous avons envoyé été 2023 une somme de 1250 euros pour la fabrication d'une cinquantaine de ruches.