Agir avec les peuples oubliés ICRA International

Au sommaire du numéro 122 d’Ikewan, Le journal des Peuples Premiers, un thema sur la dernière mission d’ICRA en pays Bakola et Bagyéli au sud du Cameroun au printemps 2023. 

Avec également des articles sur un nouvel outil aux Nations-Unies pour défendre le droit à la terre, les Mayas du Guatemala confrontés à l’accaparement de leurs terres, l’espoir de retour chez les Amérindiens du Brésil après l’élection de Lula, etc.

Il y a quatre ans, une mission d’ICRA était allée à la rencontre des communautés pygmées Baka, Bakola et Bagyéli de la forêt équatoriale au sud du Cameroun afin de se rendre compte de la situation actuelle de ces communautés forestières impactées notamment par la déforestation, les plantations de palmiers à huile et d’hévéas et le passage du pipeline venant du Tchad voisin et traversant la forêt jusqu’à Kribi sur la côte ouest du Cameroun. 

Une nouvelle mission s’est rendue courant mars 2023 dans les campements Bakola et Bagyéli visités en 2019 pour le suivi des programmes de terrain. Nous avons également visité d’autres campements Bagyéli situés à la frontière guinéenne.
Par ailleurs, les images tournées en 2019 ont grandement contribué au plaidoyer soutenu par une association partenaire, l’APEP, à l’encontre des sociétés de plantation d’hévéas. 

Lors de notre premier séjour à Nabonzuondi en 2019, les habitants nous avaient sollicités pour la construction d’un foyer pour faciliter la scolarisation de leurs enfants et pour le financement de la formation d’un agent de santé communautaire. 

Cette mission de 2023 nous a permis de faire le point sur l’avancée de ces deux programmes.

Conscientes des changements à venir, les communautés, soutenues par des organisations comme le Fondaf, ont, depuis quelques années déjà, développé des écoles adaptées pour les jeunes enfants.

Au sud de Kribi, au cœur du pays bagyéli, les campements bagyéli et les villages bantou sont pris en tenaille entre le nouveau port de Kribi, le parc national de Campo Ma’an et les plantations de palmiers à huile et   d’hévéas. Il ne reste à ces populations que des lambeaux de terre et de forêt où il est de plus en plus difficile de vivre, voire de survivre. 

Les images des zones de plantations d’Hevecam et de SudCam, tournées lors de notre mission en 2019 à l’aide d’un drone, ont été intégrées aux plaidoyers engagés avec succès auprès de ces deux entreprises par l’association APED.


Le droit à la terre est intrinsèquement lié à l’identité même des peuples autochtones, et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones reconnait le lien privilégié qu’entretiennent les peuples autochtones avec leurs terres et territoires au point que cela constitue l’un des propres éléments de leur identification. 

Les autochtones dénoncent des attaques répétées de la police dans la région du lac Izabal. Ils attribuent ces violences à leurs protestations contre l’accaparement des terres et la pollution de l’environnement par le producteur d’huile de palme NaturAceites et le groupe minier suisse Solway.

Les années Bolsonaro ont été tragiques pour l’ensemble des peuples indigènes du Brésil. 

L’élection de Lula est un grand soulagement pour les Communautés amérindiennes, et les premières mesures prises (création du Ministère des Peuples indigènes, transformation du rôle de la Funai, nominations de militantes indigènes à des postes clefs, etc.) sont encourageantes et redonnent espoir à des communautés meurtries.