Agir avec les peuples oubliés ICRA International

Au sommaire du numéro 116 d’Ikewan, Le journal des Peuples Premiers, un thema sur la Bolivie et les années Evo : retour sur 15 années qui ont changé la Bolivie et la vie de ses habitants. Avec également des articles sur les populations Karen victimes des récents bombardements de l’armée birmane, la campagne de soutien à l’Amazonie, le débarquement des zapatistes en Europe cet été, l’hommage de Patrice Bigombe Logo à Jacques Ngoun, émancipateur du peuple Bagyéli au Cameroun, etc.

En 2005 est élu pour la première fois de l’histoire de la Bolivie et du continent américain un président indigène, l’aymara Evo Morales. Cette élection mettait symboliquement fin à près de cinq siècles de domination politique, culturelle et ethnique des minorités indigènes boliviennes, absentes de la scène politique nationale jusqu’à la fin du 20ème siècle.

Retour sur 15 années qui ont changé la Bolivie et la vie de ses habitants.

Le leader aymara Felipe Quispe Huanca, surnommé le “Mallku”, est décédé d’un arrêt cardiaque le 19 janvier 2021 à El Alto. Il était âgé de 78 ans. 

Activiste aymara, fondateur de l’Armée de guérilla Túpaj katari dans les années 1980, il avait passé de nombreuses années en prison dans les années 1990. Elu député au tournant des années 2000 avec son parti, le Mouvement indigène Pachakuti (MIP), il a participé à l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales en 2006. En décembre 2020, il avait présenté sa candidature au poste de gouverneur du département de La Paz et les premières enquêtes réalisées début 2021 le plaçaient en tête avec 25% des intentions de vote. 

Le terme cholas ou cholitas désigne ces femmes boliviennes marchandes de rues au profil généreux, étoffé par de nombreux jupons et rehaussé d’un digne chapeau melon. Ce costume traditionnel et les femmes qui le portent recèlent une histoire complexe, associant des processus sociaux d’acculturation, d’emprunt et de réinterprétation en lien avec la colonisation espagnole.

ICRA vient de débloquer une aide d’urgence de 1000 euros (soutien alimentaire et médical) afin de soutenir les populations Karen ayant trouvé refuge en forêt. 

Info Birmanie et Justice For Myanmar saluent la décision d’Électricité de France (EDF) de suspendre son projet de méga-barrage Shweli-3 en Birmanie en raison de la situation des droits humains à la suite du coup d’État militaire du 1er février. 

EDF, une société cotée en bourse détenue majoritairement par l’État français, dirige un consortium chargé de construire le barrage Shweli-3 ainsi qu’une centrale électrique de 671 mégawatts dans l’État Shan. 

Cet État est en proie aux conflits et l’armée birmane y est mise en cause pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. La société japonaise Marubeni et la société birmane Ayeyar Hinthar sont également des investisseurs du projet qui coûterait 1,51 milliard de dollars USD.

Pour faire face à une urgence absolue, des chefs indigènes du Brésil, des jeunes mobilisés pour le climat et des organisations de la société civile s’associent pour appeler, notamment, à la création d’une coalition de 

parlementaires européens, à l’annulation de l’accord de libre-échange UE-Mercosur et au gel immédiat des importations liées à la déforestation.

ICRA soutien cette initiative et relaye la campagne de Planète Amazone.

La Commission européenne a lancé une consultation publique internationale sur une nouvelle législation européenne visant à obliger les entreprises à rendre compte de leur impact sur les personnes et la planète. 

Cette consultation aidera à façonner la législation qui sera introduite en Europe cette année et qui pourrait :

• obliger les entreprises à prendre des mesures pour éviter les atteintes aux droits de l’Homme et à l’environnement.

• obliger les entreprises à rendre compte de tout préjudice subi.

l’Indigenous Peoples Rights International (IPRI), le Groupe majeur des peuples autochtones pour le développement durable (IPMG) et le Docip ont répondu à cette consultation. 

ICRA a apporté son soutien à cette contribution.

Le temps passe vite, très vite, trop vite… Jacques Ngoun, élite intellectuelle Bagyéli du village de Bongouana, dans l’arrondissement de Bipindi, département de l’Océan, au sud du Cameroun, nous a quitté, des suites de maladie. Une perte inestimable pour le peuple Bagyéli du Cameroun. 

Après 500 ans de colonisation du Mexique, les Zapatistes, communautés indigènes du Chiapas qui construisent leur autonomie depuis le soulèvement de 1994, ont décidé de traverser l’océan Atlantique.