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Brésil : Wildlife Works doit quitter le territoire du peuple Ka’apor

La société Wildlife Works Company (WWC) veut mettre en œuvre un projet carbone en Amazonie brésilienne. Mais le peuple autochtone Ka'apor résiste et refuse de transformer la nature en marchandise.
ICRA a signé la pétition lancée par le WRM pour interdire à la société WWC d’intervenir sur le territoire autochtone d'Alto Turiaçu.

La société américaine Wildlife Works souhaite utiliser la forêt tropicale du peuple Ka’apor au Brésil pour vendre des crédits carbone. Elle méprise le rejet exprimé par le Conseil des autochtones, qui refusent cette marchandisation, et crée des conflits internes en pénétrant sur leur territoire. 

Depuis deux ans, les dirigeants du Tuxa Ta Pame, le Conseil du peuple autochtone Ka’apor, dénoncent auprès du ministère public fédéral (MPF) et de la Fondation nationale pour l’Indien (FUNAI) des violations de leurs droits sur leur territoire dans l’État du Maranhão par la société Wildlife Works. Selon les plaintes, l’entreprise américaine souhaite mener un projet visant à générer des crédits carbone sur les terres autochtones d’Alto Turiaçu, dans la région amazonienne, en violation des lois nationales et internationales.

En janvier 2024, le Conseil autochtone Ka’apor a officiellement informé l’entreprise par courrier qu’il n’acceptait pas la présence de personnes étrangères sur son territoire, venues dans le cadre du projet de crédits carbone, et qu’il exigeait leur départ immédiat et l’arrêt de toutes les activités.

Wildlife Works n’a pas obtenu le consentement libre, préalable et éclairé des Ka’apor pour ce projet, comme l’exige la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) des Nations unies, ratifiée par le Brésil.

Malgré cela, l’entreprise ignore les décisions des chefs autochtones et organise des réunions et autres rassemblements dans différents villages de la région. Les activités et les promesses de Wildlife Works sont également source de conflits entre les Ka’apor, rendant encore plus vulnérable cette région qui souffre depuis des décennies de l’invasion de bûcherons, de braconniers et d’éleveurs de bétail.

Wildlife Works a pénétré sur le territoire indigène des Ka’apor alors que l’entreprise n’était même pas encore enregistrée au Brésil, ce qui est illégal.

Compte tenu de la détérioration de la situation, le Tuxa Ta Pame a déposé une plainte contre Wildlife Works devant la Cour fédérale de justice, la FUNAI et le gouvernement fédéral. Le Conseil autochtone a exigé l’arrêt de toutes les activités de l’entreprise à Alto Turiaçu ainsi que la mise en place d’actions d’inspection et de contrôle sur leur territoire, afin d’empêcher l’entrée d’entreprises nationales et/ou étrangères qui promeuvent le commerce des crédits carbone.
World Rainforest Movement

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