Le 26 juillet, le Conseil Indigéniste Missionnaire - CIMI, a présenté son rapport annuel consacré à la violence contre les peuples indigènes en 2022 : « En 2022, l’intensification de la violence contre les peuples indigènes reflète un cycle de violations systématiques et d’attaques des droits. Le rapport retrace la violence contre les peuples indigènes et présente le bilan du gouvernement Bolsonaro, marqué par des violations et le démantèlement des organes de protection et d’assistance. ».
Est particulièrement significative la comparaison du nombre total de cas de ces trois chapitres observés pendant les quatre années - de 2015 à 2018 - des gouvernements de Dilma Rousseff et Michel Temer : 4666 cas, avec les 7198 cas observés de 2019 à 2022 pendant les quatre années du gouvernement Bolsonaro. Il s’agit d’un supplément de 2532 cas (+ 54,26 %).
Dans la présentation du rapport, le président du CIMI, Dom Roque Paloschi, rappelle la cruauté de l’invasion des garimpeiros dans le territoire Yanomami : « L’or aveugle la raison... ». Un article entier (p. 23 à 32) rappelle la violence subie par les Yanomami depuis leurs premiers contacts avec la société des « Blancs ».
Les peuples isolés
Les peuples autochtones en situation d’isolement volontaire font partie des groupes les plus touchés par la politique délibérée d’omission et de non-protection adoptée par le gouvernement Bolsonaro, qui a pris des formes encore plus graves et évidentes en 2022.
Au cours de l’année, des cas d’invasions et de dommages à la propriété ont été constatés dans au moins 36 terres autochtones, où l’on recense 60 cas de peuples autochtones isolés, selon les données de l’Équipe d’appui aux peuples libres (EAPIL/Cimi).
La réalité est aggravée par le fait que, sur les 117 groupes autochtones en isolement volontaire enregistrés par le Cimi, 86 ne sont pas reconnus par la Funai. Cela signifie que ces peuples sont invisibles pour l’État, ainsi que les éventuelles situations de violence auxquelles ils sont exposés, y compris le risque d’être victimes d’un génocide.
Cette non reconnaissance a indiqué aux envahisseurs et aux accapareurs de terres que ces territoires seraient bientôt disponibles pour l’exploitation et l’appropriation privées. Les invasions massives des TI Piripkura dans le Mato Grosso et Ituna/Itatá dans le Pará sont des exemples de ce contexte.
Cette politique s’est accompagnée d’un affaiblissement continu des bases de protection ethno-environnementale (BAPE) de la Funai, chargées de l’inspection des terres habitées par des peuples isolés et dépourvues des capacités opérationnelles minimales pour remplir leur rôle, comme cela a été le cas pour les terres autochtones de Vale do Javari et de Yanomami.