La leader indigène Sônia Guajajara sera bien la toute première ministre indigène de l’Histoire du Brésil et dirigera un nouveau ministère créé par le président élu Lula dédié aux “Peuples originaires”.
Au Brésil vivent plus de 256 peuples indigènes. Néanmoins, leurs demandes et leurs intérêts n’ont pratiquement jamais été respectés jusqu’à présent. L’histoire de la population indigène du Brésil est en une histoire d’expulsion, d’exploitation et d’ostracisme. Sous l’ex-président Jair Bolsonaro, l’accaparement illégal des terres et des ressources des peuples indigènes a explosé. Avec sa désastreuse politique environnementale, il a non seulement détruit l’espace vital, mais aussi les moyens de subsistance de nombreux peuples indigènes.
Sônia Bone de Souza Silva Santos, qui porte le nom de son peuple Guajajara, est née en 1979 à Arariboia, une réserve dans l’État du Maranhão. À l’âge de dix ans, elle a quitté son village pour pouvoir aller à l’école. Après avoir suivi des études secondaires, elle a obtenu un diplôme en littérature et suivi des études de troisième cycle dans le domaine de l’éducation spécialisée.
Au cours des dernières élections en 2022, Sônia Guajajara a été élue au Congrès national de l’État de São Paulo. Elle est l’une des cinq députés indigènes élus au Congrès en 2022.
Avant la prestation de son serment en tant que ministre, elle avait coordonné les campagnes de la fédération des Indigènes du Brésil (APIB – Articulação dos Povos Indígenas do Brasil). Cette fédération a publié lors de l’entrée en fonction de Da Silva un plan de 10 points portant sur les revendications adressées au nouveau gouvernement.
Dès le début, la nouvelle ministre a donc l’opportunité de faire ses preuves en répondant aux revendication de l’APIB, qui réclame l’annulation immédiate des sept actes juridiques normatifs du gouvernement précédent, parmi lesquels le décret qui autorise l’extractivisme dans les territoires des populations indigènes.
L’ex-président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, a bloqué toute tentative des populations indigènes pour protéger leur habitat légal ou pour le récupérer. Le gouvernement de Lula da Silva annonce que la politique inhumaine de son prédécesseur est terminée et veut s’engager à l’avenir pour les droits de tous les Brésiliens et de toutes les Brésiliennes. Les peuples indigènes en font également partie.
1 000 territoires sont actuellement revendiqués par les populations indigènes.