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L’impact de la pandémie de la Covid-19 chez les Yanomami

En Amazonie brésilienne, chez les Yanomami, c’est en avril dernier que la pandémie du Covid-19 a fait sa première victime : Alvanei Xirixana, un étudiant âgé de 15 ans. Dans son relevé périodique,  le Réseau Pro-Yanomami et Ye’kwana dénombrait, depuis le début de la pandémie, 1202 cas confirmés d’indigènes atteintes par le coronavirus , 10 décès confirmés et 13 décès suspects. 

De son côté, le Secrétariat Spécial de Santé Indigène – SESAI - a réalisé 1270 tests (4,7% de la population), dont 895 (70,5%) se sont révélés positifs.  
Le Réseau vient de publier un rapport intitulé « Pandémie, les traces de la Covid-19 dans la Terre Indigène Yanomami et l’omission de l’État ». L’introduction de ce document est signé par le « Forum des leaders de la Terre Indigène Yanomami – TI-Y». Cette entité créée en juin, mène une campagne pour l’évacuation des garimpeiros (orpailleurs illégaux), présents par milliers (on parle de 20 000 !) dans plusieurs zones de la TI, mais aussi pour l’application de mesures pour lutter efficacement contre la pandémie. 

Une première partie du document traite du cadre historique, géographique, politique, institutionnel et culturel dans lequel se développe la pandémie. Un tableau détaille la situation dans les 37 différentes régions de la TI-Y. Une trentaine de pages sont consacrées à la « Chronologie d’une tragédie annoncée ».  

Une deuxième partie décrit les stratégies de résistance face à la pandémie. Un exemple concerne la région du Rio Marauiá où s’exerce l’activité de l’association indigène Kurikama qui a un lien historique avec le Service et Coopération avec le peuple Yanomami – SECOYA, le partenaire d’AYA et du Mouvement pour la Coopération Internationale - MCI. En 2018, on y compte 2478 habitants répartis en 19 communautés. À cette fin octobre, le Réseau y 
dénombrait 76 cas confirmés de Covid-19, 1 décès confirmé et 4 décès suspects. De son côté, le SESAI annonçait y avoir réalisés 23 tests, dont 21 se sont révélés positifs. Le 26 avril, les responsables de la Kurikama ont demandé la sortie immédiate de tous les non indigènes de cette partie de la TI-Y. Avec l’arrivée de la pandémie, les communautés ont quitté leurs 
villages pour aller se réfugier en forêt, une pratique désignée sous le terme de « Wayumi ». 

Mais après quasiment deux mois d’isolement quelques groupes ont été forcés de retourner dans leur village en raison de l’augmentation des cas de malaria et le manque de médicaments. Ainsi, la pandémie de la Covid-19 se répand sur fond d’une grave épidémie de malaria. 
L’anthropologue Bruce Albert, qui travaille avec les Yanomami depuis de nombreuses années, met en doute les statistiques officielles, les tests utilisés et surtout les traitements administrés par le SESAI. Ces derniers, comme l’hydroxichloroquine, ont été jugés inutiles, voire toxiques par diverses enquêtes scientifiques internationales, notamment l’Organisation 
Mondiale de la Santé - OMS. D’ailleurs, ce 30 novembre, lors d’une conférence de presse, le directeur de cette Organisation a déclaré que le Brésil « devait prendre très, très au sérieux l’augmentation récente du nombre de cas de Covid-19 »
Bernard Comoli

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