Une hausse inquiétante des cas de Covid au sein des populations indigènes
Tandis que dans de nombreux États, le nombre de cas confirmés de COVID-19 diminue progressivement, la situation en Équateur, et plus particulièrement celle des communautés indigènes, est des plus préoccupantes.
Si les populations indigènes se sont volontairement isolées et tentent de réduire au maximum leur contact avec l’extérieur, elles restent menacées par le coronavirus.
ICRA relaie la campagne d’Amnesty International qui appelle les autorités équatoriennes à protéger les communautés autochtones.
Les peuples autochtones d’Equateur confrontés à de nombreux risques
Le manque d’accès à une eau saine et potable, à la nourriture, aux équipements médicaux, aux services de santé ainsi qu’aux tests de détection du COVID-19, sont autant de paramètres qui rendent les communautés indigènes plus vulnérables face aux risques de contamination et aux complications engendrées par la pandémie.
Le 7 avril 2020, un déversement de pétrole provenant des oléoducs du Système d’oléoducs trans-équatorien (SOTE), géré par l’entreprise OCP Ecuador, a pollué le Coca et le Napo, deux rivières qui confluent au centre de la forêt amazonienne, ébranlant les populations déjà fragilisées. Cette catastrophe écologique a eu des conséquences désastreuses pour l’environnement, l’eau et les ressources d’environ 120 000 habitants, dont 27 000 membres de peuples autochtones appartenant principalement aux ethnies kichwa et shuar.
Le mois dernier, plusieurs organisations équatoriennes de défense des droits des peuples autochtones et des droits humains ont soumis une contribution au rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, dans laquelle elles exposent la situation de vulnérabilité des communautés indigènes de l’Équateur face à la pandémie de COVID-19.
La réponse du gouvernement équatorien : un protocole national insuffisant et inadapté
En août dernier, le gouvernement équatorien a publié un protocole national pour lutter contre le COVID-19 et les menaces qui pèsent sur les populations autochtones. Cependant, les organisations indigènes et de défense des droits humains en Amazonie ont déclaré que ce protocole ne reflétait pas leurs demandes, et qu’elles n’avaient pas été suffisamment consultées au cours de son élaboration. En outre, elles affirment avoir été exclues des comités chargés de son application.
Amnesty International
Illustration : Fillette shuar, Equateur. ©Julien Defourny