À l’est de l’Amazonie brésilienne, les populations autochtones et locales accusent les producteurs d’huile de palme de s’être appropriés de grandes surfaces de terres pour leurs plantations. Elles demandent aux autorités nationales la restitution de leurs terres ancestrales et la protection contre les violences graves et récurrentes.
La vallée d’Acará, dans l’État du Pará, est le centre de l'industrie de l’huile de palme en pleine expansion au Brésil. Des activistes de Sauvons la forêt ont visité cette région à l'est de l’Amazonie et rencontré les communautés avec lesquelles un plan d’aide a été convenu.
Sur place, les peuples indigènes Tembé et Turiwara, ainsi que des quilombolas (descendants d’esclaves originaires d’Afrique) vivent coincés au milieu des plantations de palmiers à huile et sont harcelés. Réunis au sein du mouvement IRQ (Indigènes, Riberinho et Quilombolas), ils se disent victimes d’accaparement des terres, de déplacements forcés et de nombreuses violences.
« Agropalma et BBF n’exportent pas de l’huile de palme, ils exportent notre sang », ont déclaré les représentants indigènes à plusieurs reprises.
Les plus grands exploitants de plantations d’huile de palme sont les sociétés Agropalma et Brasil Biofuels (BBF), qui contrôlent à elles seules un territoire de 2 400 km2, soit plus de 20 fois la superficie de Paris.
Cependant, une grande partie des zones forestières provient manifestement de l'appropriation de terres ancestrales de communautés indigènes et quilombolas. Les tribunaux ont ainsi jugé illégaux et annulé des titres fonciers d’Agropalma, portant sur des centaines de km2. Mais les terres n’ont toujours pas été restituées.
Les communautés locales continuent à subir d’importantes pressions et persécutions, de fortes restrictions dans leur liberté de mouvement et mode de vie. Violences, menaces de mort, humiliations, racisme et criminalisation sont monnaie courante dans la région et plusieurs personnes ont déjà été gravement blessées ou tuées.
Les services de sécurité privés armés des entreprises, la police locale et les bandes criminelles seraient à l’origine de ces actes. Les sociétés rejettent toutes les accusations et continuent de revendiquer les terres.
Tembé et quilombolas dénoncent la violence structurelle et demandent la restitution de leurs territoires ancestraux. Ils appellent à l’aide et à la solidarité de la communauté internationale.
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©Movemento IRQ