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Face à la répression de la junte birmane, les Karen, les Kachin et les Arakanais reprennent le combat

Les manifestations pacifiques sont désormais réprimées sans plus aucune retenue par la junte au pouvoir en Birmanie. 520 civils ont perdu la vie depuis le coup d’Etat du 1er février. Une répression sanglante qui poussent certains groupes rebelles à ouvrir de nouveaux fronts dans le pays. 
Trois mouvements rebelles annoncent être prêts à reprendre les armes contre la junte "si les forces de sécurité continuent à tuer des civils".

L’Union nationale Karen (KNU) et l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA) sont déjà passées à l’attaque contre les forces de sécurité ces derniers jours. La KIA a ciblé un poste de police dans l’Etat Kachin, dans le nord du pays. La KNU a pris le contrôle d’une base militaire déclenchant en riposte des frappes aériennes de l’armée birmane. Après ces raids, la rébellion karen a indiqué qu’elle riposterait et qu’elle soutenait désormais les manifestants.

Selon notre correspondante sur place, les raids aériens de l’armée birmane en territoire karen ont fait de nombreuses victimes ces derniers jours. Des milliers de Karen ont trouvé refuge en forêt, fuyant leurs villages détruits ou par peur de nouvelles frappes. Une partie d’entre eux a essayé de traverser la frontière pour se réfugier en Thaïlande mais pour le moment les autorités thaïlandaises n’ont laissé entré que les blessés.

ICRA a débloqué une aide d’urgence de 1000 euros (soutien alimentaire et médical) afin de soutenir les populations Karen ayant trouvé refuge en forêt.

La reprise des combats par les mouvements rebelles est une option risquée car il leur sera, comme par le passé, difficile de lutter contre la machine militaire de l’armée birmane, soutenue par la Chine, la Russie et Israël, qui contrôle les airs et la majeure partie des territoires des minorités. 

Le groupe français EDF a annoncé avoir suspendu un projet de barrage hydroélectrique. Voltalia a également décidé de cesser ses activités dans le pays. Le groupe Total, qui est accusé depuis longtemps de faire le jeu de la junte, affirme vouloir rester sur place.

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