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Bolivie : les habitants de Tipnis ne veulent pas de cette route !

Les habitants du parc national de TIPNIS en Bolivie se mobilisent car le gouvernement vient de ressortir des cartons un projet de route traversant la forêt du parc national. En 2009 et 2014, soutenus par les protestations nationales et internationales, dont ICRA, ils avaient empêché le projet de se concrétiser. 

Merci de signer et de diffuser cette nouvelle pétition de soutien.

“Nous devons tous protéger le TIPNIS. Cette tâche n’incombe pas seulement aux citoyens boliviens, mais à tous les habitants de la planète”, explique Ademar Mole, président de l’Association des Mojeños, un des peuples indigènes vivant dans le Territoire indigène et parc national Isiboro Secure, mieux connu sous l’acronyme TIPNIS.

Le TIPNIS est une zone protégée de plus de 12 000 km² (environ l’Ile de France) qui s’étend de la forêt tropicale dans les basses terres d’Amazonie à des montagnes pouvant atteindre 3 000 mètres d’altitude en passant par des flancs de montagne raides et boisés. Il n’est pas seulement la terre d’origine reconnue de 3 peuples indigènes, il abrite aussi une multitude d’animaux et de plantes, dont le puma, le jaguar et le tatou géant.

Il y a 7 ans, les habitants du TIPNIS s’étaient déjà soulevés contre la construction de cette route. Ils avaient été soutenus par des protecteurs de l’environnement et des populations indigènes dont ICRA. 

Le succès avait été total : en 2014, le gouvernement bolivien avait fait preuve de compréhension en promulguant une loi faisant du TIPNIS un espace intangible.

Mais le gouvernement a abrogé cette loi en août 2017, ressortant des tiroirs les plans de construction de la route. Comme le prouvent des études scientifiques, la jonction routière serait la porte ouverte aux bûcherons, aux chercheurs d’or, aux spéculateurs et aux braconniers, qui détruiraient la nature et les moyens de subsistance des populations autochtones. “Nous allons entreprendre toutes les démarches juridiques qui s’imposent dont une plainte pour violation de la Constitution” explique Mole. “Et si cela est nécessaire, nous défendrons notre terre avec des arcs et des flèches et organiserons une marche à La Paz”.

Le parc national Isiboro Secure a été créé en 1965. La Bolivie compte 22 parcs nationaux. En 1990, les autorités ont reconnu les droits fonciers des populations autochtones, d’où le nom “Territoire indigène et parc national Isiboro Secure”. Les habitants ont reçu un titre foncier collectif formel (Territorio Comunitario de Origen – TCO) en 2009, après une longue bataille. Ils ont régulièrement protesté entre 1990 et 2012 pour la protection de la zone et la reconnaissance de leurs droits en organisant de nombreuses marches jusqu’à la capitale La Paz.

Le projet de construction d’une route nationale traversant le TIPNIS a vu le jour en 2011. Cette route doit relier les villes de Villa Tunari (département de Cochabamba) et San Ignacio de Moxos (département de Beni). Les populations indigènes ont rejeté le projet avec véhémence, déclarant vouloir conserver leur territoire dans son intégralité.

Qui profiterait réellement de la route nationale ?

Préservée “sur le papier”, la nature du TIPNIS est pourtant soumise à une menace croissante. Ainsi, des concessions ont déjà été accordées à des groupes pétroliers à l’intérieur de la zone protégée. Des bûcherons abattent de plus en plus souvent des arbres de la forêt tropicale dans l’enceinte du parc.
Le projet de route traversant le parc national doit faciliter l’exportation de soja provenant des zones agricoles à l’est de la Bolivie et des États frontaliers du Brésil. L’artère routière relie le Brésil aux ports d’embarquement situés sur la côte pacifique chilienne en passant par la Bolivie. Jusqu’à présent, cette liaison était interrompue par les 60 km de route nationale encore manquants dans la zone du TIPNIS.

La liaison ne contribue donc pas au développement des communes indigènes contrairement à ce qui est affirmé officiellement. Celle-ci sert surtout les intérêts commerciaux des industries agricole, forestière, minière et pétrolière.
Les habitants ne s’opposent pas au développement, mais redoutent d’être anéantis par la route. Les organisations indigènes qui représentent les communes concernées demandent à ce que l’on cherche un tracé subsidiaire contournant le TIPNIS. La route doit relier le département du Beni situé dans les basses terres d’Amazonie à celui de Cochabamba situé dans les Andes.

Merci de signer la pétition lancée par Sauvons la forêt et adressée au autorités boliviennes.

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