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Non à la méga-mine d'or en Guyane

Plus de 100 organisations du monde entier disent non à la méga-mine d’or industrielle en Guyane  

Le 22 février 2017, 20 associations françaises du collectif “Or de question” demandaient l’arrêt immédiat du projet “Montagne d’or” porté par les sociétés Columbus et Nordgold en Guyane, ainsi qu’un moratoire sur tout projet de méga-mine industrielle d’or dans cette région, située au cœur de la forêt amazonienne. Quelques jours plus tard, le 06 mars, Ingénieurs sans frontières lançait un appel à soutiens à la société civile internationale. 

C’est donc un mouvement composé de 105 organisations originaires de 25 pays qui interpelle aujourd’hui les candidats aux élections présidentielles françaises dans un nouveau communiqué de presse. 
ICRA a rejoint le collectif “Or de Question” en février.

Le 22 février dernier, le collectif guyanais Or de Question, appuyé par 6 ONG nationales, disait non à la méga-mine d’or industrielle en Guyane. Depuis, ce sont plus de 120 000 personnes qui ont soutenu individuellement cet appel. La société civile internationale est fortement mobilisée et ce sont désormais 105 organisations originaires de 25 pays qui demandent à l’Etat français l’arrêt immédiat du projet “Montagne d’or” porté par les sociétés canadienne et russe, Columbus et Nordgold, ainsi qu’un moratoire sur tout projet de méga-mine industrielle d’or dans cette région. 

Des projets miniers titanesque
Parce que les quantités d’or présentes dans la roche sont infimes (1 à 2 grammes d’or par tonne de roche), le projet Montagne d’Or nécessitera le creusement d’une fosse de 2,5 km de long, 500 m de large (soit une surface équivalente à 150 stades de football) et 400 m de profondeur. Ceci générera un volume de déchets miniers, extrêmement nocifs, estimé à 400 millions de m3. Par ailleurs, les besoins énergétiques de l’usine de traitement du minerai équivaudraient à 20 % de la consommation annuelle de la Guyane. De plus, le Conseil Consultatif des Populations Amérindiennes et Bushinengué (CCPAB) alerte sur les demandes de rétrocession de 200 000 hectares de forêts primaires, incluant les terres coutumières et les aires de subsistance de ces communautés, afin de fournir en bois la centrale électrique qui alimenterait l’usine de traitement du minerai. Le CCPAB dénonce également le fait que leur avis n’a pas été sollicité dans le cadre du projet Montagne d’Or, au mépris de la législation française.
Nos associations alertent sur le fait que si la France autorise l’exploitation à grande échelle d’un premier gisement, elle s’exposera nécessairement à la multiplication de projets miniers équivalents. D’ailleurs, la suite est déjà lancée : avec 36 concessions ou permis d’exploitation en cours de validité et 21 permis d’exploration demandés ou en cours, ce sont 320 000 hectares du territoire guyanais qui intéressent les entreprises minières du monde entier.
La France, organisatrice de la COP 21 en 2015, a pris des engagements pour agir concrètement contre le réchauffement climatique en valorisant des activités économiques qui respectent les impératifs d’un développement durable. Elle devrait donc refuser l’implantation sur son territoire de méga-mines d’or industrielles qui menacent si fortement l’environnement et la santé humaine, d’autant qu’elle ne dispose ni d’un code minier contraignant sur ces aspects, ni d’un organisme institutionnel de contrôle et de surveillance dédié. 

Notre mouvement est composé d’organisations œuvrant dans des domaines variés : protection de l’environnement, droit humains, respect des Peuples Autochtones, ingénierie, agriculture et souveraineté alimentaire. Toutes sont reconnues pour leur travail en France et à l’international, en particulier en Amérique Latine, dans des pays voisins de la Guyane, où plusieurs méga-mines d’or se trouvent au cœur de graves conflits humains et sociaux. Parmi eux, citons ici l’Uruguay qui demande un moratoire sur la méga-mine métallique et le Salvador qui vient de voter l’interdiction de tout nouveau projet minier. 
Quelle crédibilité aurait notre pays à donner des leçons d’écologie aux pays en développement, à l’économie fragile, mais qui ont le courage de se lever face à des multinationales minières pour garantir l’accès à une eau et à des sols non pollués à sa population, lorsque nous ouvrons une mine d’or titanesque au cœur de l’Amazonie, poumon de la planète ? 

Nous appelons les candidats aux élections présidentielles et législatives de 2017 à soutenir publiquement notre demande et à s’engager à mettre en application l’arrêt de projet “Montagne d’or” et le moratoire demandés, dès leur prise de fonction, s’ils sont élus. 
Le mouvement citoyen et militant que nos 105 organisations, nationales et internationales, représentent sera vigilant sur l’application effective de ses demandes et le respect des engagements pris par la France.



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