Mai - juin - juillet - août 2018.
Au sommaire du numéro 107 d'Ikewan, Le journal des Peuples Premiers, un thema sur la biopiraterie et le pillage des savoirs autochtones avec un exemple récent en Guyane.
Avec également des articles sur la mobilisation des communautés rurales au Mexique pour protéger les semences paysannes, la création de l'office foncier amérindien en Guyane, la lutte des Mapuche pour leurs droits territoriaux et culturels et le lancement de la campagne de soutien aux Maikiuants.
Thema : Biopiraterie
Biopiraterie : le pillage de la biodiversité et des savoirs traditionnels
La biopiraterie est l'appropriation illégitime et la marchandisation des ressources biologiques et des connaissances traditionnelles des peuples ruraux ou autochtones. Il s'agit de faire du profit à partir de produits naturels librement disponibles (les plantes, les graines, les feuilles, etc.), en copiant les techniques des peuples locaux qui les utilisent au quotidien pour manger ou se soigner depuis des générations.
Extraits du guide d'information “La biopiraterie; comprendre, résister, agir”, édité par le Collectif biopiraterie
La défense des autochtones : la meilleure alternative à la biopiraterie
“Nous, les peuples autochtones, sommes victimes des grandes entreprises, mais aussi des Etats, des gouvernements nationaux. Nous ne pouvons même pas faire confiance à nos propres gouvernements, nos propres élus, nos entreprises.
Il faut un consensus pour organiser la parade, afin que nous trouvions nos propres réponses, nos propres alternatives pour protéger nos traditions ; et ce d'autant plus que nos visions sont incomprises…”
Intervention de Patricia Gualinga lors des 1er Rencontres internationales sur la biopiraterie, Paris, 2009.
Tour d'horizon d'un labyrinthe juridique
La thématique de la Biopiraterie apparaît complexe. Elle mêle différentes branches du droit - droit international, droit des peuples autochtones, droit de la propriété intellectuelle, droit de l'environnement - au sein de textes et de déclarations à différentes valeurs juridiques. Une complexité apparente qui pourrait décourager tout novice. Tentons de démêler cet enchevêtrement juridique...
Les droits des Amérindiens de Guyane ignorés par l'Office Européen des Brevets
En 2015, France Libertés s'est opposé à un brevet de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), institut public français. Ce brevet, portant sur les propriétés antipaludiques de la plante Quassia Amara identifiées en Guyane grâce à l'apport de savoirs traditionnels, constitue selon France Libertés un cas flagrant de biopiraterie. Par ce brevet, l'IRD s'approprie des savoirs médicinaux et ne reconnait pas l'apport des populations autochtones et locales.
Le 21 février 2018, l'Office Européen des Brevets (OEB) chargé de trancher l'affaire, a considéré de manière surprenante le brevet comme valide. Cette décision montre à quel point les droits des peuples sont aujourd'hui encore loin d'être respectés.
Marion Veber, France Libertés
Info-Action
Brésil : le projet de mine de Belo Sun à l'arrêt
Le Ministère Public Fédéral du Brésil (MPF) s'est déclaré contre la licence octroyée pour une mine aurifère dans l'Amazonie à la compagnie minière canadienne Bela Sun. Le MPF a cité de graves irrégularités incluant des études sur l'impact social et environnemental, inadéquates, ainsi que l'absence de consultation des communautés indigènes de la région.
www.amazonwatch.org
Chili : Retour sur le conflit Mapuche
Les Mapuches, les peuples de la terre du Wallmapu, ont vu leur territoire ancestral envahi par les colons à la fin du 19ème siècle. Depuis ils luttent pour la restitution de leur territoire et la reconnaissance de leur culture.
Daisy Kaeser, ICRA Suisse
Guyane : Création de l'office foncier amérindien
Le 2 avril 2017, le gouvernement français signe avec cinq représentants Autochtones l'Accord de Cayenne, qui prévoit la rétrocession de 400 000 hectares de terres aux Peuples Autochtones de Guyane.
Alexis Tiouka, Lettre d'Information n°2, avril 2018
Equateur : La terre des Maikiuants menacée par l'industrie minière
En Equateur, le territoire des Shuar Maikiuants est actuellement divisé entre plusieurs entreprises transnationales détenant 300 000 hectares de forêt prêts à être exploités. Cette menace pèse sur la vie de milliers de shuars et compromet l'équilibre d'un écosystème fragile
Fiche peuple
Les Mapuche