Agir avec les peuples oubliés ICRA International

Au sommaire du numéro 102 d’Ikewan, Le journal des Peuples Premiers un thema sur les Inuit. Sylvie Teveny et l’association Inuksuk nous éclairent sur les mutations de la société inuit à travers un thema révélateur d’une société autochtone dynamique trop peu connue du grand public si ce n’est à travers les cartes postales anciennes de ceux que le langage commun appelait “les eskimos”.

Par ailleurs, au Guatemala, les Maya demandent justice dans un procès historique sur les actes de violence perpétrés par l’armée sur des civils. En Guyane, un nouveau projet minier menace la société et l’environnement. 

Le peuple inuit, qui était nomade il y a à peine plus de soixante ans, expérimente, depuis le passage à la sédentarisation, un environnement social totalement nouveau avec difficultés certes, mais avec un dynamisme manifeste. 

Les différents groupes autochtones rassemblés sous le nom d’Inuit représentent actuellement 160 000 personnes vivant pour la plupart dans l’Arctique américain. Leur territoire est très vaste. Il va de la Sibérie extrême-orientale (Tchoukotka), jusqu’au Groenland en passant par l’Alaska et l’Arctique canadien. Les Inuit sont donc aujourd’hui de nationalité russe, américaine, canadienne ou danoise (puisque le Groenland appartient au Danemark).

La vie des Inuit avant l’irruption du monde moderne                        

Les groupes inuits apparaissent remarquablement adaptés à la vie dans un environnement difficile fait de neige et de glace. Parallèlement à l’élaboration de techniques de survie particulières, les Inuit ont su constituer un riche patrimoine culturel, artistique et religieux ancré dans les forces du cosmos et la confiance dans le futur.

De nombreux jeux d’intérieur étaient pratiqués dans les campements inuit, tout particulièrement durant les périodes hivernales ou lorsque les conditions météorologiques étaient mauvaises. Parmi ces jeux, qui réunissaient souvent différentes générations, plusieurs s’accompagnaient d’une forme de narration. C’était notamment le cas des jeux de ficelle (ajaraaq-), de bilboquet (ajagaq-), et d’osselets (inugaq-)…

Chez les Inuit, la narration de récits constitue une activité d’une grande importance, qui est pratiquée tant par les hommes que par les femmes. Loin de se limiter à une forme de divertissement, cette activité relève d’une tradition orale qui exprime autant qu’elle nourrit des systèmes de connaissances, de conduites et de relations au cœur de la société…

Une récente étude du Conseil de l’Arctique montre que les évolutions liées au climat sont deux fois plus rapide en Arctique que dans le reste du monde. 

Bien que le volume d’émissions de gaz à effet de serre de l’Arctique soit le plus bas de toute la planète, ce rapport a établi que ce sont leurs habitants, dont les cultures sont directement menacées, qui paieront le prix le plus élevé de ces changements climatiques rapides.

Si la condamnation en 2013 de l’ancien dictateur d’Efraín Ríos Montt (1982-1983) pour génocide et crimes contre l’humanité a été annulée peu de temps après pour vice de forme par la Cour constitutionnelle du Guatemala, un nouveau procès est en cours et la justice guatémaltèque se penche aussi sur d’autres cas de violence perpétrés par l’armée sur des civils pendant les années 1980. 

Dix ans après le projet avorté d’IamGold sur la montagne de Kaw, un nouveau projet minier de grande ampleur est en cours de discussion sur la montagne d’Or au sud de Saint-Laurent, entre promesses de développement économique et craintes de conséquences écologiques.